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Les Chroniques Malerêve.

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Message  Sadzeih Silentread (MJ) Sam 31 Oct - 14:36

Les Chroniques Malerêve.


Chapitre 1

Le crépuscule étendait son voile sur le ciel et les landes, prélude à la nuit sans lune qui allait lui succéder. Baignées dans l’agonie de la lumière, les ruines se dressaient, fières idoles aujourd’hui renversées de leur trône et souillée par une vermine encore plus aberrante que les esclaves du fléau : les déshérités. Valarian Malerêve observait, assis sur les restes d’une ancienne statue de haut-elfe. Il observait, mais son regard ne pouvait refléter la réelle beauté du soleil couchant. Au travers du bandeau qui lui couvrait les yeux, le monde prenait une teinte verdâtre et morne dont il avait pris l’habitude de distinguer les nuances. Ce n’était que grâce à cela qu’il parvenait encore à se rappeler les couleurs qui autrefois avait bercé sa vision.
A ses pieds gisaient les cadavres desséchés de plusieurs déshérités. Aucun des corps ne portait la moindre trace de coup, qu’il fut d’origine physique ou magique. Il songeait en regardant ces corps dont il avait aspiré jusqu’à la dernière étincelle de mana. Sa soif de magie n’avait pas diminué malgré les années. Au contraire, elle augmentait sans cesse comme une famine que l’on ne pouvait arrêter … comme une gangrène toujours plus vorace. Il lui arrivait parfois de douter, craignant de subir le même sort que cette vermine dont il s’était repu ce soir : décérébré, dominé par sa seule soif. Cette idée lui donnait la nausée. Si d’aventure, son sort était de finir ainsi, il espérait que ce jour-là, quelqu’un serait à ses côtés pour le tuer avant qu’il ne tombe dans une telle déchéance.
Il finit par se lever et s’éloigna un peu des ruines pour rejoindre la place de l’épervier. Si derrière lui se dressait désormais ruine et décadence, c’était tout son opposé qui se dévoilait devant lui : bâtiments ouvragés, fontaine et pierres claires en guise de pavé. Quelques sin’doreis, pour la plupart des forestiers ou des magisters déambulaient ça et là. SI la plupart l’ignorèrent, d’autres le saluèrent et lui dire :

-« Le soleil soit sur vous, érudit ! »

Il les saluait à chaque fois par un rapide signe de la main. L’érudit. Tel était le surnom que beaucoup lui avait donné, bien qu’il ne l’ait jamais lui-même revendiquer. Toutefois, il trouvait que cela résumait bien ses actes. L’étude du monde, de son histoire et de ses recoins les plus sombres. Tel était son plus grand désir : le savoir.
Mais il y avait une chose que Malerêve désirait savoir plus que tout à cet instant : où était-elle encore passée ? Pourtant au milieu de tous ces sin’doreis, elle n’aurait pas dû être ardue à trouver. Balayant la place de ses yeux bandés, il tenta de trouver la jeune enfant.
Soudain, il vit une petite forme blottie derrière une boisson. Si ses yeux ne pouvaient apprécier les couleurs d’un arc-en-ciel, il pouvait cependant déceler la vie par-delà les murs et les illusions. Sans plus de mot qu’un léger soupir, il s’avança vers le buisson. Ecartant les feuilles, il se retrouva nez à nez avec une jeune humaine, guère plus âgée de 7 ou 8 ans. A l’image de l’elfe de sang devant elle, elle avait des cheveux au ton argenté.

-« Rayne. Je t’avais dis de m’attendre devant la fontaine. Que fais-tu là ? » lui demanda-t-il d’un ton sévère.

L’enfant lui répondit qu’elle était toujours devant la fontaine et donc qu’elle ne voyait pas le problème. Valarian émit un nouveau soupir. Cette petite humaine ne lui rendait pas la vie facile et d’ailleurs, si cela n’avait pas été en paiement d’une lourde dette passée, jamais il ne l’aurait prise sous sa tutelle. Il était solitaire par nature et aurait préféré le rester.

-« Allez viens. Il est temps pour toi de te reposer. Demain, nous reprenons l’entrainement et je te veux au meilleur de ta forme. Est-ce bien clair ? »

N’attendant la réponse de son élève, le sin’dorei l’emmena vers l’auberge de l’épervier. Une chambre était déjà réservée pour eux deux et ils ne s’arrêtèrent même pas dans le hall principal, ignorant les convives pour la plupart à moitié soûl qui cogitaient à satiété.
La suite se déroula comme l’érudit l’avait espéré : Rayne s’endormit rapidement comme on pouvait le supposer d’une enfant humaine de son âge. De son côté, Malerêve n’était pas encore apte à trouver le sommeil, son corps étant encore sous l’emprise de la mana qu’il venait de consommer et par conséquent, sujet à des spasmes nerveux. Assis sur une chaise à côté du lit où dormait son élève, il attarda ses yeux bandés sur cette dernière. Ce n’était pas l’enfant en lui-même qu’il regardait, mais les rivières de mana qui serpentaient tout le long de son corps, semblables à des veines irradiantes.
Non ! Il y avait une autre raison pour laquelle il avait accepté de prendre une élève, humaine qui plus est, sous son aile. Lorsqu’Abel Dreamslayer la lui avait amenée, il n’avait pu s’empêcher de se demander pour quelle raison il s’était entiché d’un être aussi faible et éphémère et malgré sa dette, il aurait refusé sur le champ si ses yeux n’avaient pas distingué ces rivières de mana, preuve que des capacités un tant soit peu décente sommeillait en cette gamine. Avait-il eu raison ou tord ? L’avenir seul lui apporterait la réponse, mais au fond … c’était une expérience ! Une expérience avec laquelle il pouvait réellement apprendre à voir ce que valait le potentiel humain.

-« Nous verrons bien, se dit-il. Au fond, je n’ai rien à y perdre et de toute manière, … si son potentiel n’est qu’une chimère … elle ne vivra pas longtemps. Voyons jusqu’où cela va aller. »

Un léger sourire apparut sur le visage de Valarian, discret mais réel. Le savoir … était son unique raison d’être et cette enfant allait en faire parti.

Sadzeih Silentread (MJ)

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Message  Sadzeih Silentread (MJ) Sam 31 Oct - 14:36

Chapitre 2

Une nouvelle journée sans intérêt s'écoulait sur les rues de Lune d'Argent. Des passants en quête de plaisirs variés, des gardes droits comme des tours et les mêmes propos qui passaient de bouche en bouche en une monotone mélopée.
Toutefois, au milieu des foules bien-nées et de la populace lumineuse se glissa une ombre. Une ombre du nom de Valarian Malerêve. Au milieu des couleurs chaudes, apparat de la cité des elfes de sang, les goûts lugubres de Valarian faisaient l'effet d'un vent glacé dans les regards des passants. A ses côtés se tenaient une humaine, approchant la vingtaine d'année. Entièrement vêtue de rouge et pourvu des mêmes cheveux argentés que son maître, elle passait difficilement moins inaperçue que ce dernier.
Malerêve s'ennuyait ces derniers temps, privé de piste intéressante vers de nouvelles connaissances. Il avait passé l'essentiel de ces derniers mois à parfaite l'entrainement de Rayne en matière de magie, conformément à ce que lui avait demandé son "noble père adoptif". Les concepts de statuts sociaux semblaient si obsolètes aux yeux de Valarian ... au final, ils désiraient la même que les mendiants. Tout juste s'y prenaient-ils autrement.

Ils quittèrent rapidement la place du bazar, trop peuplée, trop bruyante, trop dérangeante pour se diriger vers une rue au nom à la hauteur de sa réputation : l'allée du meurtre. Entre ses bâtiments étroits, la lumière semblait disparaître et une pénombre aux reflets mauvâtre recouvrit l'ensemble des murs et pavés. Les deux mages se hâtèrent de prendre l'entrée d'un des rares établissements présents devant eux. L'ambiance violette se renforça encore lorsqu’ils pénétrèrent à l'intérieur. Un garde leur bloqua un instant la route, leur demandant leurs "laissez-passer". Valarian ne se fit par prier et sortit de son manteau le document demandé : il s'agissait d'une petite avec l'illustration d'un fou cerclé de rune. Sur cette présentation, le garde les laissa passer.
L'intérieur était à la fois un hommage et une insulte aux mœurs de Lune d'Argent. De nombreux divans aux couleurs mauves et bleus étaient disposés en cercle dans l'ensemble de la salle. Des rideaux de soie coûteuse servaient de portes vers certaines "alcôves" d'où s'échappaient des gémissements suggestifs. De nombreux elfes étaient assis là, voir allongés de telle façon que leur grâce raciale semblait être devenue mensonge. Une table avec un narguilé était à disposition de chaques divans et le bec de ces derniers avait connu plus de lèvres que les câtins qui travaillaient ici.
Valarian et Rayne se dirigèrent vers l'une des alcôves sans attendre. L'instant suivant, un elfe pénétra à l'intérieur.

- Cher érudit, cela faisait longtemps que nous ne vous avions reçu ici. C'est un plaisir sincère de vous revoir en si bonne forme, dit-il sans faire attention à Rayne.
- Dans ces cas-là, on dit "Plaisir partagé"?, répondit l'intéressé.

D'ordinaire, Valarian aimait jouer au jeux du plus hypocrite avec cet elfe, Merryl Bleuronce, le voyant comme un plaisir supplémentaire lorsqu'il venait à cet endroit. Mais aujourd'hui, il n'avait pas envie de s'éterniser sur ces futilités.

- Apportes-moi la même chose que d'habitude ... mais en double dose !, dit-il.

Merryl roula des yeux devant cette affirmation. Il connaissait les penchants de celui qu'on appelait "l'érudit" pour les drogues les plus fortes et les plus concentrées en mana ... mais ici, il le surprenait par ses envies dangereuses. Toutefois, il n'avait pas envie de discuter sur ce genre de chose. Malerêve payait bien quant on le satisfaisait ... mais savait faire regretter les dérangements.

- Heu ... oui, très bien. Je vais vous chercher ça. Attendez-moi ici.

Le "serveur" s'inclina avant de s'éclipser par le voile. Pendant ce temps, Valarian se délectait par l'ambiance de la débauche qui régnait ici. Il tourna son visage vers Rayne et d'un doigt, lui fit signe d'approcher. Elle obéit sans dire un mot et c'est sans dire un mot qu'elle laissa les mains de son maître caresser cette partie d'elle qui attirait les regards des jeunes mâles. Plus qu'entrainée, elle avait été "dressée" par Valarian Malerêve. D'un côté, il lui enseignait la magie, mais de l'autre, il avait pris plaisir à broyer sa volonté. Elle était désormais le parfait exemple de l'esclave docile, incapable de lui résister de quelque façon que ce soit.
Bleuronce réapparut quelques instants plus tard, alors que les mains gantés de Malerêve dénudait le torse de la jeune humaine, assise sur ses jambes. Il déposa le narguilé sur la table puis se retira aussitôt. Valarian attrapa le bec de sa commande et tira une grande bouffée. La drogue, faite à partir de chardon sanglant accouplé à de la poussière arcanique pure, se répandit dans chacune de ses veines et lui fit l'effet d'un coup de fouet, précis et fulgurant. Il se sentit merveilleusement bien ! Il aspira encore deux fois, puis ses instincts les plus primaires devinrent impossibles à réprimer devant les courbes alléchantes de son "apprentie". Il se laissa pleinement aller lui arrachant parfois un gémissement à coup de pincements et de chiquenaudes.
Trop occupé à s'amuser, l'esprit assombrie par la drogue et par la jouissance qu'il tirait de Rayne, Valarian ne fit pas attention lorsque Merryl rentra discrètement dans l'alcôve pour y déposer une lettre cachetée. Il ne le vit pas plus lorsqu'il quitta l'endroit.

Sur la lettre était écrit :

« Messire Malerêve

Je ne connais de vous que les rumeurs qui circulent et elles m'ont suffit pour que je me penche sur vous.
J'aimerais beaucoup vous rencontrer et discuter de l'offre que je suis prête à vous faire.
Je ne peux vous en dire plus sur ce manuscrit, mais je peux vous assurer que vous serez intéressés.

Retrouvez-moi le treizième de la moisson des blés à l'auberge du faucon écarlate
Je vous y attendrai.

Veuillez accepter mes salutations
Céléstia Hellfire »

L'érudit ne la vit que plus tard, lorsque que le narguilé fut vidé et ses désirs entièrement assouvis. Il hésita un moment. S'il avait du mal à lire de part ses yeux, ses autres sens étaient à leur apogée. Cette lettre empestait d'un parfum trop capiteux pour être porté par un bourgeois moyen. Ces mots sonnaient de façon trop mielleuses ... il soupçonnait même que seule la signature venait de cette Céléstia et que le reste était l'œuvre d'un scribe, voir d'un poète, engagé pour assurer un impact.
Il rangea la lettre dans une de ses poches.

- Rayne ! Nous partons !, dit-il.

La jeune femme, toute tremblante et bleues à certains endroits intimes, se rhabilla et suivit son maître. Il paya son passage et sortit de la maison de débauche. Sans qu'il ne le sache, son histoire était sur le point de prendre un tournant.

Sadzeih Silentread (MJ)

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Message  Sadzeih Silentread (MJ) Sam 31 Oct - 14:37

Chapitre 3

L’hôtel du faucon écarlate se dressait devant Valarian et Rayne, assez grand pour contenir 3 fois le laboratoire de l’érudit. Ils n’avaient en face d’eux que la porte d’entrée, mais déjà l’opulence propre à ces lieux mondains faisait grincer les dents de l’elfe. Deux videurs encadraient l’entrée principale, les bras croisés et prêt à faire voler le premier elfe mal famé voulant entrer.
Malerêve enjamba les escaliers pour se retrouver face aux deux gardes qui lui barrèrent le chemin. Pour une raison inconnu, Valarian sentit la réplique fuser :

- Veuillez passer votre chemin, dit l’un d’eux. Ici, les tenues correctes sont exigées. Les aveugles, infirmes et … ce genre de créatures ne sont pas tolérés !

Valarian n’avait pas pris la peine de sortir un costume ou un autre déguisement pour amuser la noblesse. Quant à Rayne … un artiste ne se débarrassait pas de ses outils facilement et surtout pas, pour des insectes de ce genre.

- J’ai été convié ici par une certaine Céléstia Hellfire pour ce jour, à cet endroit, dit-il d’un ton neutre.

Les deux elfes se regardèrent tout deux, comme interloqués. L’un d’eux reprit, plus dédaigneux.

- Avez-vous une preuve de ça ?
- Seulement ce cachet … sinon allez vous expliquer avec cette dame pour justifier mon absence. Entre nous, ça me ferait gagner du temps.

Les gardes devinrent blancs comme des linges en regardant le cachet. Leurs yeux s’agrandirent tellement qu’ils semblaient prêt à sauter de leurs orbites.

- Nos plus sincères excuses !, braillèrent-ils à l’unisson.

Rayne n’aurait pas mieux réagit après trois semaines de coup de fouet. Visiblement, ce que tenait l’érudit dans sa main avait plus d’importance que prévu. Intéressant ! Le déplacement en valait peut-être la chandelle … ou peut-être pas en fait. Il allait le savoir d’ici peu.
Une fois les deux perches de garde écartés, l’érudit et son apprentie entrèrent.
Harmonisés par les notes des musiciens, les palabres des occupants emplissaient la grande salle. De grandes tables circulaires étaient réparties pour combler le moindre vide laissé par les statues de faucons et les colonnes qui soutenaient la haute voûte. Les tons colorés variaient entre le rouge, apanage des sin’doreis, l’or et le brun clair.
Aux yeux de Valarian cependant, ce n’était que des nuances de verts qui l’avaient appris à associer aux couleurs originales. Toujours selon son regard, il devait y avoir dans les 40 personnes présentes, toutes préoccupées de leur côté. Retrouvée une parfaite inconnue dans cet endroit relevait du défi. Il ne pouvait pas non plus reconnaître le parfum de la lettre tant les senteurs étaient mélangées. Mais comment …

- M … messire Malerêve ?

La petite voix chétive qui le tira de ses recherches appartenait à une jeune elfe aux cheveux roux. Vêtue d’une riche robe qui tenait masqué l’ensemble de son corps, l’innocence qui se dégageait d’elle jurait avec l’opulence de cet endroit.

- Lui-même, répondit sèchement l’intéressé.
- Hm … ( Elle semblait hésiter ) … suivez-moi. Ma s … Dame Céléstia est … par là. Suivez-moi.

Visiblement, elle n’était guère plus à l’aise que lui au milieu de tout ce « beau » monde. Il lui emboîta le pas et tous les trois se percèrent un passage entre les tables. La jeune femme les orienta vers un coin à l’extrémité de la salle. Adossée à un divan écarlate, une autre femme du même âge que celle qui lui avait servie de guide.
Elle avait des cheveux blonds clairs retenus en queue et si celle de sa compagne exprimait la retenue, la sienne exprimait l’exhibition tant elle cachait peu les attraits de son corps. Leur guide se réfugiait presque à ses côtés.

- Ha enfin, vous voilà !, lâcha la jeune femme tout en accueillant à ses côtés sa compagne. Vous avez mis le temps.

Valarian sentit déjà un frisson d’agacement lui foudroyé les doigts.

- Je suppose que vous êtes Céléstia Hellfire, celle à qui je dois mon entrée ici, dit-il sèchement. Soyons clair d’emblée, vous ne m’avez donnée qu’une journée et aucune heure. Si vous m’avez fait venir pour ça, je préfère tout de suite quitter cet endroit.

Un court instant, Céléstia le foudroya du regard. Elle n’était clairement pas habituée à ce qu’on lui tienne tête … et c’était hélas l’une des spécialités de Malerêve.
La rousse prit la main de sa compagne qui la fixa à son tour. L’expression énervée fondit littéralement devant le visage innocent de cette dernière jusqu’à disparaître.

- Bon très bien, admettons !, finit-elle par dire. Oui, je suis bien celle à qui votre entrée ici et voici ma sœur, Lysera. Quant à vous, impossible de vous rater. Entre votre humaine de compagnie et vos yeux bandés, difficile de dire ce qui vous distingue le plus.

Valarian se contenta de répondre par un simple murmure. Sous son bandeau, il ne put s’empêcher de remarquer que Lysera n’arrêtait pas de le fixer, lui et Rayne. Le mage ne s’y attarda pas.

- Vous m’avez l’air d’un beau rabat-joie, soupira Céléstia.
- Rarement quand on me convoque pour me noyer de sarcasmes. Si nous en venions directement au fait, je le serais sûrement moins.
- Bon, si vous le prenez ainsi, … Est-ce que les mots d’ «Uireb Anor », vous dit quelque chose ?
- A part, les différentes traductions, non !

« Soleil éternel » était la traduction humaine de ces mots. Malgré sa réponse, il pensa un court instant à une référence symbolique.

- Je m’en doutais, reprit Céléstia. Hé bien, sachez que nous sommes une branche de l’armée Solfurie créé il y a de cela quelques années. Vous devez au moins savoir que des rumeurs insultantes sillonnent Lune d’Argent au sujet du prince Kael’Thas.
- Même les déshérités sont au courant.
- Toujours est-il que nous, l’uireb anor, demeurons fidèles à notre prince et de ce fait, nous devons correctement installé les forces solfuries ici, sur Azeroth. L’essentiel de nos forces sont toujours en Outreterre et nous recherchons des elfes d’élites prêt à nous rejoindre. Vous, en l’occurrence.

Valarian se mit à caresser le cuir chevelu de Rayne tout en laissant Céléstia terminer son « passionnant » discour.

- J’ai peur que vous ne vous soyez trompé de personnages. Non seulement, je ne prête allégeance à PERSONNE, pas même à votre grand prince … mais qui plus est, les affaires politiques ne m’intéressent pas. Si vous vous êtes un tant soit peu renseigné pour moi, vous devriez savoir que tout ça m’indiffère.
- Oui … et vous vous montrez à la hauteur de ce qu’on m’a dit, soupira la jeune femme. On m’a dit que vous ne vous intéressiez qu’à la recherche, aux artefacts et à l’histoire. Ennuyeux, mais … si je vous proposais les trois en même temps, que feriez-vous ?

Valarian leva un sourcil et se redressa sur son siège, soudain intérêt ravivé par la flamme de la convoitise. Il cessa ses caresses sur Rayne.

- Continuez !, dit-il.

Céléstia sourit tandis que Lysera restait collée contre elle. Rayne et elle avaient le point commun d’être spectateurs devant un accord entre le feu et l’ombre.

Sadzeih Silentread (MJ)

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Message  Sadzeih Silentread (MJ) Sam 31 Oct - 14:37

Chapitre 4

Valarian jubilait presque. Cela faisait des années qu’il n’avait eu autant de matériels, de main d’œuvres et de « matières premières » sous la main. Le donjon de la tempête était un véritable joyau en matière d’alliage technologique et magique. La technologie n’avait jamais captivé son intérêt jusqu’alors, la comparant à une imitation grossière et matérialiste de ce que pouvait accomplir les mages, mais ici … il n’avait nul grief à adresser contre celles avec laquelle il devait cohabiter pour ce « post » qu’on lui avait offert.
La manaforge dont il venait de recevoir la responsabilité était en pleine effervescence. Les elfes s’activaient de toute part pour le projet qu’il comptait préparer. Le mana de Raz-du-Néant était traité, acheminé et raffiné avec précision, selon ses instructions. Si tout se passait comme prévu, une nouvelle arme allait voir le jour, une arme qui ferait rapidement pâlir la bombe à mana, petit chef d’œuvre de l’art militaire sin’dorei, mais encore incomplète.
Malerêve gifla un de ses subalternes, occupé à palabrer avec une de ses confrères féminines et à laisser son travail se détériorer au risque de tout faire exploser. Le mana n’était pas de la pâte de boulanger, mais un matériel dangereux qui demandait une attention constante.

- Maître Malerêve, l’appela-t-on alors qu’il se détournait du distrait.

C’était Vorell Silisra, le contremaître d’Ultris. C’était le seul elfe de la manaforge qu’il avait appris un tant soi peu à connaître. C’était un scientifique, tout comme lui, et ils arrivaient que les deux elfes discutent de chose et d’autres, bien que Valarian l’ait toujours écrasés par le gouffre qui séparaient l’ampleur de leurs savoirs distincts.

- Oui, Vorell ? Que se passe-t-il ? Ne me dis pas qu’il y a une nouvelle fuite !

Tout en disant ça, Valarian renifla une bouffée de poussière arcanique. Le seul problème qu’il avait parfois à déplorer ici était les risques qu’incarnaient le maniement des quantités colossales de mana. Fuites, explosions, morts … et parfois mutations étaient à déplorer.

- Non, rien de tel, je vous rassure, mais …
- Hé bien ? Parles, je t’en prie. Ne me fais pas languir.
- Je viens de recevoir une communication de maître Hellfire et elle exige votre présence à Lune d’Argent pour un rapport sur le projet.

Silisra n’en vit rien, mais Valarian leva les yeux vers le ciel. Céléstia Hellfire ! Après un soupir, il retrouva toutefois, un sourire sur le visage.

- Hé bien, dites-lui que j’arrive d’ici … quelques heures, dit-il.
- Quelques heures, mais … c’est vague et surtout, vous savez qu’elle n’est guère du genre patiente.
- Je sais. Je sais. Dites-lui juste ceci. J’ai encore quelques petites affaires à régler avant de retourner en Azeroth.
- Mais … mais …
- A bientôt, Vorell.

Valarian ne laissa pas au contremaître le temps de répliquer qu’il s’était déjà éclipsé.

Trois heures plus tard – Forêt des chants éternels, résidence des Hellfires

- OU EST-CE QUE TU ETAIS ENCORE PASSE ???

Ce hurlement caractériel aux accents féminins fut le chœurs qui accueillit l’entrée de Valarian Malerêve dans la résidence.

- Ravi de vous revoir, dame Céléstia. Vous semblez en forme, répondit simplement l’érudit en souriant.

Assise sur un divan rouge aux allures coûteuses, la jeune femme portait un peignoir de soie orange qui laissait deviner l’ensemble de ses courbes. Belle, elle était, mais son visage colérique aurait sans peine rebuter tout courtisan tenant à la vie.

- Arrête avec tes sarcasmes !, lâcha-t-elle. Cela fait des semaines que tu travailles sur le même projet et qu’est-ce que j’entends depuis le début ? « Ca avance ! » « C’est en progression ! » et je ne parle que des plus compréhensibles. Alors tu pourrais au moins faire l’effort d’être ponctuel, il me semble.

Valarian écouta Céléstia se déchaîner sur lui en conservant son sourire. Lorsqu’elle eut finit, il renifla une nouvelle dose puis répondit.

- Pardonnez-moi ce retard, dame Céléstia, mais je pense qu’entre quelques minutes de retard et la survie d’une manaforge tel qu’Ultris, je me devais de faire montre d’un peu de discernement. Toutefois, je changerai mon ordre de priorité si vous y tenez.

Céléstia le fixa d’un air agacé et Valarian s’efforça de retenir l’envie qui le tenaillait. La jeune femme l’avait introduit parmi les rangs de la Méchanar et il n’avait pas tardé à monter dans l’estime de ses collègues, comme à s’attirer les foudres d’autre. Malgré leur association, une certaine animosité n’avait pas tardé à naître entre les deux elfes, le caractère autoritaire de Céléstia s’opposant de façon brutale à l’esprit indépendant de Malerêve.
La jeune femme se leva et se dirigea vers une table où se tenait une bouteille et plusieurs verres. Elle se servit un verre et le vida d’un trait.

- Le grand maître Panthaleon a exigé des résultats dans les plus brefs délais car le jour approche où nous ne pourrons plus agir dans l’ombre approche, dit-elle s’efforçant de se calmer. Alors … y’a-t-il des résultats ?

Sur ce point, Valarian eut un sourire plus sincère que le précédent.

- Oui. J’ai pratiquement achevé de maîtriser les effets secondaires de l’alliage. D’ici peu, ma génération de bombes à mana devrait bientôt être paré pour les premiers essais.
- Donc, elle n’est pas encore prête ?
- Sauf si vous tenez à risquer d’accompagner les victimes … non !
- Et combien de temps va-t-il falloir encore attendre ? Un mois ? Trois ? Non, pourquoi ne pas compter en année pendant que nous y sommes ? J’ai mis ma réputation en jeux en t’engageant, Valarian ! Ne me déçois !
- Je crains que vous n’ayez oublié une partie de notre accord : Je met mes travaux à votre disposition, mais je suis libre d’agir comme bon me semble quant aux moyens, le temps y étant compris.

Céléstia lui jeta un nouveau regard furieux. Elle semblait en quête d’une réplique agressive, mais sans parvenir à la trouver. Les deux antagonistes se fixèrent l’un l’autre, se jaugeant tout deux.

- Que se passe-t-il ici ?, fit une petite voix timide non loin de l’entrée, derrière Céléstia.

Les deux elfes se tournèrent vers le nouvel, ou plutôt LA nouvelle arrivante. Lysera Hellfire venait de faire son apparition. Comme balayé par la brise, le visage de Céléstia s’adoucit et se dirigea vers sa sœur, abandonnant l’érudit.

- Lysie, je ne t’attendais pas sitôt. Je pensais que tu officierais plus longtemps au temple.
- Le père nous a libéré plus tôt et j’ai … j’en ai profité pour rapporté quelques provisions, dit-elle en présentant un modeste sac qui semblait rempli.
- Mais voyons, petite sœur ! Tu sais très bien que c’est le travail des domestiques, pas le tien. De même que la cuisine, ça ne va pas à une fille de ton rang.
- Je sais, mais … j’aime bien cuisiné … et puis, … Ho, bonjour monsieur Valarian !

Remarquant enfin sa présence, Lysera se libéra une main et lui fit signe, signe que l’érudit lui rendit en souriant. La sœur cadette de Céléstia apportait toujours un petit air enfantin au milieu de la tempête colérique de son ainée.
Les deux femmes revinrent à lui, l’une visiblement contente de la voir, l’autre apparemment pressée de le voir déguerpir.

- Cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu. Comment allez-vous ?
- Ho très bien, dame Lysera. Un peu débordé de travail, mais je n’ai guère le temps de m’ennuyer.

Sur-ce point, il était loin de mentir. Céléstia sauta sur l’occasion.

- Oui, d’ailleurs, Valarian va devoir repartir tout de suite. Il a encore énormément de travail à accomplir et le temps pourrait lui manquer. N’est-ce pas, Valarian ?

Valarian gratta son bandeau en seul signe de réponse.

- Ho ? Vous n’auriez même pas le temps pour dîner avec nous ? J’ai acheté beaucoup de provisions et vous n’avez jamais pris le temps de manger avec nous. Je vous en prie !
- Lysie, voyons, …
- Allez, grande sœur, s’il te plaît. Il vient régulièrement chez nous, vous semblez bien vous entendre et tes amis sont les miens. En plus, j’ai pris assez pour nous trois et je devrais jeter sinon. S’il te plaît.

Céléstia prit un air embêté et Valarian dut se retenir de rire en voyant le pouvoir que Lysera avait sur elle. Une femme autoritaire qui commandait tout une section militaire s’inclinait devant une jeune prêtresse du temps de Lune d’Argent. L’ironie était mordante.
Et puis … croire que Céléstia et l’érudit s’entendait bien. La naïveté de Lysera était presque touchante.

- Bon, très bien, si tu le désire tant, finit-elle par dire. Va donc nous cuisiner quelques choses. Je m’arrangerai pour justifier l’absence de messire Valarian.
- Ho, merci, grande sœur, répondit la cadette en se jetant au cou de son aînée avant de se tourner vers l’homme. Attendez ici, Valarian. Je vous promet que vous ne le regretterez pas.
- Ho, je n’en doutes pas un instant, dame Lysera. Je suis sûr que je n’oublierai jamais ce repas.

Apparemment comblée par ce dernier repas, la jeune elfe quitta la pièce en direction des cuisines où les domestiques l’accueillirent avec joie. Dans la pièce, Céléstia et Valarian s’en allèrent s’installer autour d’une large table ronde. Ils s’installèrent aux extrémités opposées.

- Ne te fais aucune illusion !, l’attaqua-t-elle soudain. Ne crois pas que je vais te lâcher jusque parce que nous allons partager un diner. Et j’espère que la prochaine, tu m’apporteras des résultats PROBANTS. Et je te conseille de tenir tes compliments devant ce repas. Je serai moins patiente si tu blesses ma sœur, c’est clair ?
- Comme un lac de montagne. Aussi clair qu’un ciel d’azur au cœur de l’été.

Valarian, malgré son amusement sincère, réfléchissait sérieusement. Il aimait beaucoup ce qu’il faisait à cet instant. Outre ses recherches en armement, il avait également assez pour poursuivre l’intégrité de ses autres recherches sans limitation. Mais les élans d’autorité de Céléstia commençait à lui peser. Il fallait réagir.
Il hasarda son regard voilé vers la porte de la cuisine … là où Lysera avait disparu. Elle semblait bien l’aimé, doué d’un esprit enfantin, très malléable. Peut-être … NON ! C’était la clé de son problème … et ce pouvait même être amusant. Rayne était morte suite à une des expériences … et il avait occulté les raisons de sa disparition. Peut-être était-ce l’occasion de lui trouver une « remplaçante ». Il sourit de façon malveillante.

- Hé bien, dans ce cas, savourons ce repas tous trois, Céléstia. En toute sincérité, je suis sûr que je vais me régaler.

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Message  Sadzeih Silentread (MJ) Sam 31 Oct - 14:37

Chapitre 5

- Non ! Non ! Non ! Pas comme ça, Lysera. Plus dans les paumes ! Et moins dans les doigts !

Valarian avait observé le sort qu’avait lancé Lysera et le résultat était plus de médiocre. Le projectile de feu était, à son sens, le sort le plus basique du magicien … et elle venait de le rater lamentablement.

- Désolée … je … je vais réessayer, d’accord.

L’érudit opina du chef et croisa les bras. Tandis que la jeune elfe se concentrait, il se remémora l’incompétence de Rayne avant que celle-ci ne finisse par avoir le léger déclenchement qui avait suivi ses résultats probants. Il ne doutait pas Lysera suivrait un chemin semblable … très semblable !
La convaincre avait été simple, presque TROP simple. L’attachement réciproque des deux sœurs avaient largement joué son rôle. Avec finesse, par allusions détournées, il avait persuadée Lysera qu’elle serait tôt ou tard un poids pour son ainée et que si celle-ci ne l’admettrait jamais de vive voix, la réalité en resterait inchangée. Lui proposer un entraînement n’avait été que la formalité finale.
Toutefois, le défi était de jongler entre son travail à raz-de-néant et ici, dans la forêt des chants éternels. Malgré tout, ce jeux durait depuis maintenant plus de quatre semaines sans encombre. Bien entendu, Céléstia n’était pas au courant. L’information risquait fort de nuire au véritable but de cet entrainement.
Une détonation l’arracha à ses pensées.

- Tu … tu as vu ? J’ai réussi !

La jeune elfe se mit à sauter de joie comme une enfant et Valarian applaudit mollement en souriant. Au moins, c’était un début. La boule de feu avait été mal dirigée et devant une cible mouvante, Lysera se serait probablement fait tué, mais elle avait au moins réussi à invoqué correctement l’élément. Le jour mourrait au profit du crépuscule et enfin, le progrès était là.

- Bravo ! Bravo, Lysera ! Voilà un progrès qui me réjouit !
- Ho ? < Elle cessa de sauter et sembla se recroqueviller sur elle-même sous sa timidité revenu > M … merci. Je suis contente !

Le sourire de Valarian s’évanouit soudain dans une douleur à la poitrine. Il plaqua sa main contre son cœur et toussa. Lysera sembla alarmer par la réaction et fut sur lui en un éclair.

- Qu’est-ce qu’il y a Valarian ? Qu’est-ce qui t’arrive ?, demanda-t-elle, affolée.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? », Valarian ne répondit pas. Ce silence n’était pas dû à la douleur, déjà envolée, mais à l’incompréhension. Son cœur était en parfait état et il le savait très bien.

- Ne t’en fais pas, finit-il par dire en retrouvant le sourire. Je pense avoir besoin d’un peu de mana.

Ce qu’il fit sans attendre. Il aspira une dose massive de poussières d’arcanes et sentit ses effets agir d’emblée. Lysera était toujours contre lui, ses grands yeux verts pétillants d’inquiétudes. Au final, il n’avait pas totalement menti en disant que Céléstia finirait tôt ou tard par la considérer comme gênante, îlot d’innocence isolé sur un océan de complots et de traîtrise.

- Dis, Valarian …, reprit la jeune elfe. Tu penses qu’un jour, je pourrai vraiment aider Céléstia ? Je me sens toujours si inutile à côté d’elle. Elle est si belle, si sûr d’elle. J’aimerais tellement … mais je suis si inutile.

« Non, tu ne le pourras jamais. » pensa Valarian qui commençait à connaître les deux femmes. Elles étaient le jour et la nuit, les deux pendants d’une même pièce en parfaite opposition. Même si Lysera apprenait la magie, elle n’aurait probablement jamais le cran de tuer qui que ce soit. Mieux valait être réaliste … toutefois …

- Je suis sûr qu’un jour, tu lui seras plus utile que tous ceux qu’elles commandent, lui répondit-il, affublé de son sourire le plus enjôleur. C’est d’ailleurs pour ça que nous sommes là, en ce moment, non ? Sois rassurée !

Lysera se rapprocha encore de son mentor. Ses bras enlacèrent Valarian et sa tête se posa là où battait son cœur. L’érudit resta un moment figé, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Ce n’était pas la première fois qu’on l’enlaçait. Les lieux et les dates lui échappaient, mais ils se rappelaient avoir savouré les bras de bien des femmes … et pourtant ici, quelque chose le troublait. Il tenta de garder son calme.

- Bien, nous allons en rester là pour aujourd’hui, fut tout ce qu’il trouva à dire.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? » ragea une de ses voix intérieurs. Au fond, il y avait peut-être même moyen de la séduire, de s’en faire la plus parfaite des esclaves, … mais une autre voix en lui rageait elle contre cette simple pensée. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
Plongé dans ses pensées, il ne vit pas Lysera rapprocher son visage puis déposer ses lèvres contre celle du chercheur de l’interdit qui n’en fut que plus troublé. Les sensations se bousculaient étrangement dans sa tête, tentant de trouver des précédants sans y parvenir.
C’était doux ! Ca ne ressemblait pas aux baisers enfiévrés de celles dont il avait autrefois abusé. C’était apaisant ! Très éloigné des déchainements auxquels ils s’étaient accoutumés. Même voilé sans son bandeau, ses yeux trahissaient la sensation qui le traversait tout entier. Ses bras s’animèrent et ceinturèrent Lysera avec une tendresse peu coutumière.
La jeune elfe cessa son baiser et tous deux se regardèrent. Sur son visage ne se peignait aucun sentiment de victoire, juste une joie trop réaliste pour être le fruit d’une invention. Valarian ne pensa même pas à ces phrases mielleuses qu’il aimait tant utiliser pour séduire. Le silence et la surprise furent ses seules mots.

- Désolée, commença-t-elle. Désolée, Valarian. Je … je me suis laissée emporter.

Elle fit mine de reculer, mais l’étreinte de Malerêve ne se relâcha pas. Pour une raison inconnue, ses bras refusaient de la laisser partir. Mais quel tournant venait donc de prendre sa folie ? Ca n’avait rien d’amusant, ni de divertissant, c’était même douloureux … mais il ne souhaitait pas que ça s’arrête.

- Ce n’est rien, articula-t-il très bas.

Elle cessa d’essayer de reculer et durant un moment, ils restèrent immobiles, enlacer dans les bras l’un de l’autre, dans un silence à peine troublé par le vent. Enfin, Valarian défit la prison de ses bras.

- Je vais devoir partir, dit-il non sans peine.
- J’espère que … tu ne vas pas me fuir après ça.
- Rassure-toi. Je t’ai promis de t’entrainer jusqu’à ce que tu deviennes une mage puissante … et je suis un être de parole.
- Merci. Et encore pardon.

Valarian ne trouva aucun mot, ni aucune idée pour répondre. Des ombres s’élevèrent autour de lui et il disparut sans un mot. D’ordinaire, il raccompagnait la jeune femme jusque chez elle … mais ici, il ne voulait qu’une chose : fuir !
Il était le chercheur de l’interdit ! L’éternel joueur du destin ! Il n’avait jamais accordé d’importance à la vie de quiconque, pas même à la sienne ! Pourtant, ce soir-là, celui qui avait enchaîné le cœur et les âmes de bien des êtres … ressentait à son tour le poids de chaînes plus lourdes qu’il ne l’eut cru possible.

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Message  Sadzeih Silentread (MJ) Sam 31 Oct - 14:38

Chapitre 6

Le temps passa et s’écoula, indifférent aux évènements et à la volonté de ceux qu’il emportait. Ultris résonnait du vacarme des machines en pleines manœuvres, du froissement de la mana acheminée en masse dans la manaforge. Valarian était là, mais pas au milieu des ouvriers et des scientifiques, si classiques à ce genre d’endroit.
Non, il était dans les profondeurs de la forteresse mécanique en un lieu mentionné uniquement par les bouches les mieux informées de l’armée Solfurie. Le sous-sol d’Ultris était un dédale miniature, partagé entre une large salle d’opérations et de nombreuses geôles. Derrières elles se tenaient des exemplaires de chaques races animales présentes en Outreterre … et parfois des prisonniers, des renégats de la fier armée de Kael’Thas Haut-Soleil.
Vêtus de blanc, ce qui était rare, l’érudit examina de ses yeux voilés la bête soigneusement attachés au brancard devant lui. Le bec sanglé de l’arrakoa tentait en vain de caqueter, de happer les mains de l’un de ses agresseurs, mais cela restait en vain.
L’érudit souriait de toutes ses dents. Il ressentait la peur tenailler cette proie avec autant de force que des scalpels. Cette terreur était plus savoureuse que le meilleur des grands crus et c’était par grande gorgée qu’il s’en délectait.

- Ce spécimen me semble bien nerveux, dit une voix derrière lui. C’est encourageant ! S’il peut s’agiter encore autant malgré les anesthésiants, sa condition physique doit être plus qu’excellente.

Malerêve tourna son visage en direction de son partenaire dans la nouvelle tâche qu’on lui avait confié.

- Il semblerait, Zehel !

Zehel Morsouffle était l’un des scientifiques directement envoyé depuis la Méchanar pour superviser et aider Valarian Malerêve. C’était un elfe malingre aux cheveux blonds dont la propre condition physique était navrante, mais il avait une intelligence bien supérieur à celles de la moyenne elfique. Si Valarian pouvait largement le broyer sous le poids de son propre savoir, il respectait en revanche l’intellect de ce dernier. Il avait même réussi l’exploit de surprendre l’érudit par des réflexions auquel même lui n’avait pas pensé sur « l’évolution des espèces » et différents types d’exploitation de la mana. C’était des plus passionnants !

- Cependant, reprit Valarian dont le sourire s’allongeait, laissons la solution en décider.

De sa main gauche, il écarta son bandeau et laissa ses yeux verts briller de tout leur éclat en direction de l’arrakoa. Puis il leva sa main droite dans laquelle reposait une seringue remplie d’un liquide violacé. L’homme-oiseau s’agita plus encore dans la mesure où cela lui était possible, mais ses sangles étaient si serrés qu’ils ne faisaient que se ciseler le plumage.
Ce fut avec la tendresse sadique de l’érudit que l’aiguille pénétra la chair puis que le fluide s’insinua dans le sang du « spécimen ». Les elfes de sang se reculèrent aussitôt tandis que le résultat pointait déjà. L’arrakoa parut tranquille l’espace d’un instant, puis l’on vit sous ses plumes sa peau s’agiter comme la surface d’un lac en pleine tempête. Son corps grossit et rapetissa de façon grotesque. Ses entraves explosèrent puis des membres supplémentaires surgirent sans logique puis des têtes. Les mutations illogiques et écrasantes cessèrent lorsque la chair, épuisée, céda en une grande gerbe de chair et de sang.
Les tabliers des deux scientifiques devinrent rouges écarlates et un morceau s’aventura sur la joue de l’érudit. Sa langue surgit pour lécher la trace sanglante sur sa joue, mais recracha aussitôt. Le traditionnel goût métallique du sang était accentué à tel point que sucer une épée eut été plus agréable.

- Encore un échec, dit sombre Morsouffle.
- Nous savons au moins à présent que les capacités physiques et le niveau de santé n’ont aucune influence sur le résultat, lui répondit Valarian, souriant mais plus sérieux qu’avant. Les résultats sont identiques à chaque fois.
- Peut-être … mais si ces facteurs sont à exclurent, lesquels pourrions-nous prendre en compte pour mesurer les dosages ?
- Hmmm …

Valarian reprit une dose de poussière arcanique et adopta sa position favorite pour réfléchir. L’objectif de l’opération était de permettre la création d’armes biologiques sous la forme de bêtes modifiées spécialement pour des situations particulières. Pour cela, il était nécessaire de recourir à des solutions mutagènes tel que l’arcane liquide ou le sang gangréné de démon. C’était ici un savant mélange des deux que Valarian avait testé. Hélas, les critères classiques pour déterminer la refusaient d’être concluant. C’était ennuyeux !

- Nous allons nous axer sur une nouvelle médiane, finit par dire Malerêve. Plutôt que de nous soucier de la résistance du sujet, testons plutôt sur plusieurs d’entre eux différentes manière de l’administrer. Ingestion ! Intraveineuse, lente et rapide ! Application cutanée ! Tout.
- Ce serait une piste intéressante, mais … hélas, cette dose était la dernière disponible … et nous sommes à court d’ingrédients.

Très ennuyeux !

- Dans ce cas, la méchanar va devoir nous en refournir.
- Oui, renchérit Zehel . Mais cela prendra du temps, vous vous en doutez. Ultris étant en parfait état de marche pour le moment, je pense que vous pouvez vous offrir le luxe de repos.

Valarian lui lança ce que l’on aurait pu, en temps normal, un regard noir, mais la lumière de ses yeux rendaient difficiles sa lecture faciale. La chose devint plus ardue encore lorsqu’il remit son bandeau. La vérité était … qu’il voulait être occupé. Avoir une excuse ! Pas pour quelqu’un d’autre … mais pour lui-même.

- Combien de temps, cela mettra-t-il ?, demanda-t-il sur un ton qui n’avait plus rien d’amusé.

Morsouffle parut surpris par ce revirement dans son attitude. Il ne travaillait pas avec Valarian Malerêve depuis assez longtemps pour s’être accoutumé à ses humeurs changeantes.

- Je dirais … une bonne semaine, au moins. Le nécessaire pour votre solution exige hélas des préparatifs d’une extrême minutie.

Une semaine … c’était suffisant et en y songeant, l’érudit fut pris d’un mélange de soulagement … et de peur. Sa dernière excuse venait de voler en éclat et il ne pouvait rien y faire.
Depuis sa dernière entrevue avec Lysera, il n’avait osé retourner dans les bois des chants éternels, dévorés par une incertitude qui ne lui ressemblait pas. Déchiré entre l’envie de revoir ce visage innocent encadré de roux et l’horreur de ne savoir quoi faire le moment venu, il avait volontairement différé leurs entrainements. Au fond, rien ne l’obligeait à se justifier … mais il n’arrivait à agir avec détachement et maintenant, il se sentait coupable de ne pas accourir vers elle. Sa cervelle comme ses entrailles le dévoraient … comme s’il était à son tour sur le brancard. Ca ne pouvait plus durer !

- Très bien, dit-il à Zehel. Je compte sur toi pour m’avertir lorsque tout sera prêt. D’ici là, je vais tenir la « générale des culottes courtes » au courant des avancements.

Morsouffle ne fit même pas mine de retenir son souffle. Il était d’un grade comparable à celui de Céléstia et ne craignait pas la sulfureuse générale de l’uireb anor. Cette légère pique était efficace pour se défendre contre ses troubles.

- Contez sur moi, seigneur Malerêve, dit Zehel encore sous l’emprise du rire.

Valarian, lui, ne rit pas. Un nuage de fumée noire comme l’ébène l’enveloppa et il disparut dans cette dernière. Tandis qu’il défilait dans les ténèbres vers son point de destination. Il songeait. Il allait de toute manière passé par la demeure de Céléstia, mais ensuite … qu’allait-il faire ? Allait-il emmener Lysera à l’écart … et se débarrasser d’elle ? Ca semblait la solution la plus logique. Mais le simple fait d’y songer était difficile. L’éloigner ? Il ne s’en sentait pas davantage capable ! L’enlacer ? L’embrasser ? La chérir ? Ca lui était si peu familier, tellement étranger.
Une seule chose lui parut clair cependant : il était incapable de la blesser.

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Message  Sadzeih Silentread (MJ) Sam 31 Oct - 14:38

Chapitre 7



Valarian Malerêve marchait lentement vers la « clairière » comme lui et sa nouvelle apprentie l’avaient surnommé lorsque les entrainements furent décidé. Ce lieu s’étendait non loin de la demeure de Céléstia Hellfire, mais cette proximité ne rendait rien dangereux car c’était un lieu escarpé et dur d’accès pour quiconque avaient peur de se retrousser les manches … et la « générale des culottes courtes » n’était pas du genre à salir ses robes lorsqu’elle pouvait l’éviter. Du reste, c’était un endroit trop anodin pour attirer l’attention de ses sentinelles.

Revenu de la manaforge, il était allé faire son rapport à jeune femme qui pour une fois avait conclu la soirée par une note de satisfaction. La nouvelle génération de bombe à mana était terminée et ses premiers usages avaient été plus que concluant. Quant à ses récentes fonctions, elle-même en ignorait la teneur … et on lui avait intimé de ne rien lui dire. Il aurait volontiers bafoué ce genre d’ordres, mais il préférait garder cette mesquinerie. Il aimait ce nouveau travail et tenait à le conserver. Par ailleurs … ceux qui en savaient trop étaient très vite « écartés » et à l’occasion, c’était tous leur entourage qui les accompagnaient dans l’abîme. Non ! Il ne le ferait pas.
La clairière apparut et assise sur un rocher, un silhouette chétive l’attendait. Lysera ! Il avait presqu’espéré qu’après un mois, elle se fut lassée de lui … mais sa présence ici lui faisait craindre l’opposé.
Il s’avança et une branche craqua sous ses pieds. Lysera se leva d’un trait et le vit, figé devant son regard.

- Valarian ?, demanda-t-elle d’un ton étouffé.

L’intéressé n’eut pas le temps de répondre et faillit perdre l’équilibre lorsque Lysera lui sauta au cou, les joues recouvertes de larmes de joie et de tristesse. Il manqua d’étouffer tant la jeune elfe serrait fort en répétant son nom au creux de son épaule.
Remis de sa surprise, il répondit à ces désirs qu’il tentait de réprimer depuis des jours et laissa cette part de lui s’exprimer par une étreinte emplie de tendresse. Il sentait les larmes de Lysera tremper son manteau et le parfum de ses cheveux inonder ses sens. Elle sentait si bon ! La chaleur de son corps contre lui était trop réconfortante.

- Valarian ! Où étais-tu passé ?, demandait nerveusement la jeune femme. J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose ! Que tu étais peut-être mort ! J’ai eu peur ! Si tu savais comme j’ai eu …

Le reste de sa phrase mourut dans ses sanglots et les plis du manteau de l’érudit. Mais une deuxième bouche tenait des propos beaucoup plus acerbe, tapie au fond de la conscience de ce dernier : Imbécile ! Couard ! Larve de silithide ! Cervelle gangrénée ! et bien d’autres.
A la vérité, il ignorait dans quels sens ces voix maugréaient. L’accablaient-elles pour cet instant ? Ou pour l’avoir retardé si longtemps ? Il ne voulait de toute façon pas le savoir. Pour une fois, il ne voulait pas savoir.
Lysera se calma progressivement pour s’abandonner aux bras de Malerêve. Un long silence, reposant et doux comme la soie, s’était glissé dans la clairière, de concert avec la brise du soir. Valarian profita de cette quiétude.

- Pardonne-moi, Lysera, mais j’ai eu énormément de travail … et je n’ai pu me libérer avant ce soir, mentit-il, ses entrailles se révulsant. Désolé.
- Tu es de retour. C’est l’essentiel.

Ca ressemblait tellement à ces romans dont on gavait les jeunes humains que Valarian aurait sûrement rit aux éclats sous l’ironie dans d’autres circonstances. La folie était loin … et la raison ne l’effrayait plus.

- Lysera …, dit-il dans un élan qui ne lui ressemblait pas. Je voudrais … savoir quelque chose. Quelque chose que j’ai besoin d’entendre.

L’étreinte se relâcha de sorte que les deux elfes eurent leur visage face à face. Elle ne dit rien, mais semblait prête à écouter. L’érudit dut prendre son courage à deux mains … et lui demanda.

- Pourquoi es-tu si attaché à moi ? Je veux dire … qu’est-ce qui peut t’attirer chez une créature comme moi alors qu’il y a tellement mieux autour de toi ?

Pauvre limace !, l’injuria une de ses voix internes. Valarian ne s’était jamais auto-dénigrer de la sorte et avec autant de sérieux, pourtant, il n’avait pas l’impression d’exagérer, ni même d’avoir mal agi.
Elle prit un air interloquée, tout aussi surprise que sa conscience par ce revirement dans son comportement. Puis elle répondit en se collant à nouveau contre lui :

- Valarian, je t’aime !, ces 4 premiers mots firent l’effet d’une masse d’abattant sur l’esprit de Malerêve. Quand nous nous sommes vu pour la première fois, j’avais peur de toi, mais … tu me semblais aussi tellement triste. Et puis, tu as été si attentionnée avec moi ! Avant toi, seul ma sœur prêtait attention à ma vie … Je … Je … Je t’aime. Je ne saurais pas mieux te l’expliquer.

Elle semblait paniquée comme si par ces mots, elle dévoilait une part d’elle-même qu’elle jugeait indigne, que par ces mots, elle allait le perdre. En vérité, l’érudit était très touché. Ces trois mots « je t’aime », il n’en avait pas orchestré l’arrivé et cela leur donnait une valeur insoupçonnée. Elle avait besoin d’être rassurée alors il pencha et l’embrassa. Sa langue agile saisit celle de la jeune elfe et bien surprise à son tour, elle répondit rapidement à cette invitation, ce pacte. Ce n’était plus le baiser voler de la dernière fois, mais un embrassement digne des princes et des princesses, empli de promesses et d’espoir.
Valarian, qui quelques heures plus tôt torturait des prisonniers en souriant, était à présent dans un état totalement opposé. Il n’avait plus la force, ni même l’envie de se soustraire à Lysera. Était-ce de l’amour ? Pour le peu qu’il en sache, cette saveur y ressemblait. En lui, les voix hurlaient.

- Arrête cela !
- Elle n’est que le pantin sur ta route, éphémère et sacrifiable
- La confiance est une illusion ! L’amour est une condamnation.
- Tu ne peux la mêler à tes plans.
- Laisse-la mourir ici, l’illusion du bonheur aux lèvres.

Mais aussi fort étaient ces hurlements, il n’en avait plus cure. Seul comptait celle dont il savourait les lèvres. Seul importait ce moment unique dont il refusait la fin.
Il y avait pensé sans oser le tenter. Elle en avait envie, mais était hésitante. Finalement, Lysera se détacha un instant des lèvres de l’érudit et approcha timidement ses mains des attaches de sa robe. Son corps se dévoila lentement. Elle était belle et attirante. Rien d’artificiel. Rien de déplacé. Juste un corps qui goûtait pour la première fois la nudité en présence de quelqu’un.
Ils se désiraient tous deux ! L’amour désirait naître, alors l’amour, ils firent ! Tous deux savouraient une expérience unique dans leur existence. L’amour sans lubricité était si … différend de ce qu’il avait connu que le grand chercheur de l’interdit se sentit aussi juvénile qu’un adolescent. Les caresses et les baisers se succédèrent sans cesse, puis lorsqu’elle fut prête, il trouva passage en elle. Alors le monde disparut dans un brouillard de senteurs et de libération lorsqu’il libéra sa semence en elle.
Rassasiés d’amour, ils s’assoupirent dans les herbes, nus tel les premiers êtres. Elle se sentait en sécurité dans ses bras. Il se sentait apaisé par sa chaleur. Plus rien n’existait … à part eux deux.

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